Il nous aura fallu environ un an et demi pour l’organiser. Le fameux voyage, celui dont on dit que c’est qu’une fois dans sa vie. Ce fameux voyage que souvent on rêve, qu’on désire mais qu’on ne fait pas pour maintes raisons. Mais au final, ce n’est qu’une histoire de décision. Le moins facile pour nous aura été de prendre « LA décision », celle de partir. Après le reste suit, comme une évidence.

Choisir nos destinations n’aura pas été une chose aisée. De notre première liste de pays ( + de 60 au total) au plan de route final on en a passé des soirées à regarder sur internet, à éplucher les bouquins et à regarder de nombreux documentaires de voyage pour faire notre sélection finale.
Ensuite il a fallu s’occuper de l’administratif (assurances voyage, cartes bleues, espace de stockage, billets tour du monde…). Ce n’est pas facile non plus de faire le tri au milieu de toutes ces offres.
Le temps du départ approche et il faut choisir les 3 plus gros postes de dépenses : les chaussures, les sacs à dos et le matériel électronique. Les soldes nous auront donné un sacré coup de pouce !
Et enfin, il a fallu choisir le reste de notre matériel afin que tout ce que nous prenions soit utile, compact et léger… autant dire que c’est quasiment impossible.

Mais nous avons réussi car tout c’est passé à merveille ! Pas de grosse galère à déclarer, des sacs globalement optimisés ; et un poids de sacs à peu près raisonnable. Enfin, presque puisque Bastien est reparti 2 fois avec plus de 20 kg, et 1 fois avec plus de 10 kg ; et que nous aurons au total fait 2 colis pour se délester d’affaires dont on n’utilisait plus et de nombreux souvenirs.
Puis il y a le départ !! Celui que l’on attend depuis des mois et qui commence un 2 juillet 2015 et a comme destination l’Amérique du Sud. Et à partir de ce moment-là ; l’extraordinaire s’enchaîne. Chaque jour est une nouvelle découverte, chaque jour est différent, chaque jour nous enrichit comme n’importe qu’elle autre expérience. C’est intense, c’est une immersion totale dans un environnement qui n’est jamais connu. Au final, le principal changement de ce type de voyage, c’est de ne jamais se trouver dans sa zone de confort. Il faut tout le temps apprendre. Apprendre la langue, les us et coutumes, les façons de faire, prendre la mesure du niveau de vie des locaux, se fondre dans la masse (même si, dans la plupart des pays cela nous était impossible à cause de notre peau blanche. On était repéré à 500 mètres). Apprendre aussi que ce serpent-là est vénéneux, mais que l’autre il n’y a aucune raison de paniquer. Apprendre à dormir avec les cafards, les cafards volants, les millions de moustiques ou encore les scorpions. Mais aussi sur un tatami, dans un bus de nuit, un train, sur le parterre de l’aéroport ou encore dans un bus bondé par 40 ° degrés dont le chauffeur est tellement un fou du volant que les gens vomissent à l’intérieur. Apprendre aussi que quand le plat est un peu trop rouge, il y a de fortes chances que cela pique beaucoup (n’oublions pas que nous avons perdu tous les 3 notre estomac au Mexique).
Pendant cette année, nous aurons vécu, uniquement pour nous même. Pas d’horaires, pas de travail, très peu de contraintes ; donc finalement beaucoup de liberté. Parfois à 2, parfois à 3, nous aurons voyagé au travers de 3 continents à la découverte des cultures, des architectures, des religions, ou encore de la nature qui est tellement différente en fonction des zones du monde.
Mais c’est aussi le voyage où nous avons fréquemment rencontré nos limites. Limites de tout ordre : physique, psychologique, financière. Au début, on ne les écoute pas, puis l’expérience du voyage nous apprend qu’elles sont finalement très importantes. Et se rendre compte aussi que nos limites ne sont pas forcément celles que nous pensions. Nous appréhendions l’Inde par rapport à ce que tous les gens nous en avaient raconté. Mais finalement, nous avons adoré. Certes c’est très sale, c’est très bruyant, c’est odorant….mais c’est tellement intense, que ce n’est pas si horrible à vivre. Et nous avons adoré.
Nous aurons croisé de nombreux chemins. Des voyageurs au long-court comme des vacanciers d’une ou deux semaines ou encore de jeunes mariés en lune de miel. Ces voyageurs qui sont aussi bien des familles avec enfants en bas âges, que des personnes seules ou encore de nombreux retraités. Nous en avons rencontré qui vivent de voyages, qui voyagent pour vivre, qui essaient d’échapper à un chagrin d’amour, à une trop forte pression sociale ou encore qui vont chercher l’amour aux quatre coins du monde.

La question que l’on nous pose souvent est : « Quel pays vous avez le plus préféré ? » Honnêtement, c’est impossible à répondre. Tous les pays choisis ont été extraordinaires.
Mais peut être que pour moi, le pays où la faune et la flore sont riches et variés est le Brésil.
Le pays où j’ai eu une vraie aventure humaine est le Myanmar.
Le pays où il a été le plus facile de voyager est le Japon.
Le pays qui m’a le plus dérouté est l’Inde. Le pays où j’ai été contente de partir le Népal.
Et enfin, le pays où j’aurais aimé rester plus longtemps est les Etats –Unis.

Cependant, le voyage avance, et le retour approche mais on le rejette, on se dit qu’on a le temps (il nous reste 9 mois, 6 mois, 4 mois…), qu’il est hors de question de rentrer que nous sommes trop bien à voyager. Puis on vit ce merveilleux voyage, et le retour fait finalement partie de ce voyage. Pour un voyage réussi il faut bien un départ, un vécu et un retour. Finalement, nous l’avons accepté, et avons essayé de le préparer.
Alors que dire après cette année extraordinaire vécue… Il est vrai que le retour va être difficile, mais il y a tellement de projets qui nous attendent que nous essaierons de continuer à cultiver cet extraordinaire dans l’ordinaire. Et puis, il faut bien revenir pour repartir !