Au moment même de préparer le voyage, nous y avons mis l'Inde, mais avec beaucoup d'appréhension.
On a entendu tellement de belles choses à son sujet, que cela nous a donné envie d'y aller. Mais aussi tellement d'horribles choses que cela nous a rebuté. L'Inde, il parait qu'on aime, ou qu'on n'aime pas. On espère seulement une chose c'est que nous, nous allons adorer.

Et l'Inde, nous avons adoré. Une chose est sûre même nous y retournerons, car il nous manque le site d'Hampi, le cashmere, le darjeeling et le sikkim. 1 mois c'était court et très intense. Nous serons partis d'Inde le dernier jour de notre visa.
L'inde est assez difficile à décrire de manière précise, tout simplement car il n'y a rien de précis.
C'est le bordel tout le temps, c'est très sale, c'est très bruyant (ça a été le pire pour nous), ça ne sent pas bon; mais c'est l'Inde. Rien n'a une place spéciale. Les temples peuvent être au milieu de la route ou même du périphérique. Il y a les vaches, les tuk tuk, les biquettes, les piétons, les scooter, les motos, les vélos, les enfants qui jouent, les bus, les camions, les chiens errants. Tout ça, partout!
Mais à côté de ça, c'est un patrimoine extraordinaire. Les temples, les palais, les monuments, les musées intéressants. Il faut voir l'Inde pour le croire.
Et en faisant attention, nous avons évité accidents de la route et grosses maladies (même si la tourista ne nous aura pas épargnés).
Il y a une chose à savoir, ce sont de vrais roublards. Dès qu'ils peuvent nous arnaquer, il le font et avec le sourire. Cela nous a valu de nombreuses engueulades avec les locaux. Mais ils n'aiment pas quand les femmes crient (mais surtout ils n'en ont pas l'habitude), alors j'avais souvent l'avantage.
Après, il y a beaucoup de monde alors on peut se retrouver coincés pendant 20 minutes juste pour essayer de rentrer dans la station de métro. Comme ils ont très peur des attentats, il faut ensuite passer la sécurité.
En fait en Inde, tout est possible, mais tout est difficile.

C'est comme quand on veut prendre le train. Il faut remplir un papier avec la destination, l'heure, le numéro du train... mais quand on ne le sait pas avant, c'est compliqué de remplir le papier. Et le monsieur derrière le guichet il n'est pas là pour nous renseigner, mais pour vendre les tickets.
Même commander un café peut être éprouvant.
Je demande "un cappuccino et un café latté svp"
Et on demande "avec du lait ou sans lait", "avec un seul shot d'expresso ou avec 2", "avec du sucre ou sans sucre"!!!
Moi: "je ne sais pas, moi je veux juste un cappuccino et un latté" merci.
Il n'y aura quand même pas à dire on a adoré, mais l'Inde nous a épuisés. Nous étions contents de partir dans l'espoir de nous reposer. Les nuits sont courtes en Inde, et très très très très très............ bruyantes. Du coup, on dort peu et très mal.
Ensuite notre estomac a pas trop mal résisté. La nourriture est bonne, épicée, mais ce n'est pas immangeable. Peut être parce que cela fait déjà des mois que nous mangeons épicé. Notre estomac était déjà mort en Birmanie.
En revanche, nous sommes devenus végétariens (certainement temporairement, car nous rêvons déjà à notre retour d'un apéro-rillettes). Mais il est vrai que cela permet d'éviter d'être trop malades. Un brocoli un peu passé fait beaucoup moins de mal que du poulet avarié.
Mais l'Inde c'est aussi la pauvreté. Une partie des gens sont maigres, édentés et portent des guenilles. Mais ce n'est pas plus effrayant qu'au Cambodge. La différence c'est le nombre, car la grandeur de la population n'est pas la même.
L'individualisme de cette société nous aura en revanche choqués. Les gens n'ont rien à faire de ce qui les entoure, mais aussi des autres gens (excepté la famille et les amis).
Et enfin, le plus difficile peut être pour nous au quotidien était le regard des hommes sur moi. Toujours épaules couvertes, et genoux aussi, et pourtant le regard était insistant, perçant. Peu importe si Guillaume était à côté de moi... mais c'était pire quand il n'était pas là. Je me suis fait suivre, filmée à mon insu, photographiée... j'étais parfois obligée de me cacher derrière Guillaume pour avoir la paix.
Les hommes peuvent se mettre autour de moi à 2,3,4,5...10 personnes à une distance de moins d'un mètre. C'est très déroutant et parfois j'étais très mal à l'aise. Mais bon des fois un sourire, ou une grimace, ou la simple phrase "Si tu veux regarder tu payes" les faisaient tourner du regard, mais pas toujours.

Pour résumer le meilleur mot peut être pour qualifier l'Inde est "intense", sur tous les plans. Les sens peuvent se sentir agressés, déroutés, la plupart de ce qui nous entoure, de ce que l'on voit, goûte, comprend... est nouveau.